Nouvelle-zelande

Témoignage de John Rutherford 1816

tattoo de John RutherfordUn autre témoignage sur le vif est celui de lohn Rutherford, le premier Anglais à avoir exhibé ses tatouages de retour en Angleterre.

Rutherford et cinq marins de l'Agnès furent capturés par les Maoris vers 1816 et restèrent leurs prisonniers une dizaine d'années. En 1828,un recit de ses formidables aventures chez les Maoris de Nouvelle-zélande fit son apparition dans la presse populaire britanniqre.

Le témoignage de son tatouage par deux prêtres tatoueur maoris fut ensuite retranscrit par le Major Général Gordon Robley dans son ouvrage : Moko and Maori Tattooing (1896).
"Tous les villageois s'assirent par terre en formant un grand cercle. Nous fument traînés au milieu, dévêtus, et couchés sur le dos, chacun retenu au sol par cinq ou six hommes. Après avoir broyé un morceau de charbon de bois sur une pierre et l'avoir mélangé à un peu d'eau pour en obtenir un liquide epais.

Le maitre tatoueur y trempa un instrument d'os avec un tranchant comme un burin et une forme d'herminette. Il le plaqua sur notre peau et le frappa deux ou trois fois avec une petite baguette de bois.

C'etait comme une lame de couteau qui s'enfonçait dans la chair et faisait jaillir une grande quantité de sang qu'il essuyait du dos de la main pour vérifier si |'incision était suffisamment nette.

Quand elle ne l'était pas, il replaçait l'os à la même place et réincisait. Il employa une grande varieté d'instruments au cours de l'opération; un qui était fait de dents de requins, un autre qui avait des dents comme une scie.Ils avaient tous des tailles différentes pour s'adapter aux variétés des motifs. Pendant toute l'opération, je n'ai pas bougé ou émis un son, mais mes camarades hurlaient de douleur.

Bien que le tatoueur soit rapide et precis,je restais quatre heures entre ses mains. Ensuite, on me conduisit à la rivière pour que je m'y lave.J'étais totalement aveugle, car j'avais le visagé boursouflé. Puis on me mena devant un grand feu et on me rendit mes vêtements. Pendant trois jours, les boursouflures occasionnées étaient encore impoftantes, mais je commençais à soulever mes paupières.

tatouage moko nouvelle zelandSix semaines plus tard, j'étais totalement rétabli. Nous n'étions pas seulement tatoués, mais ce qu'ils appelaient "tabu" (sacres). Durant les trois premiers jours, nous étions nourris par les filles du chef des même aliments venant des mêmes paniers que le chef lui-même, ainsi que les personnes qui nous avaient tatouees." Après sa convâlescence, Rutherford fut adopté par le village, promu au rang de chef et traité avec grand respect.

On lui proposa soixante jeunes femmes parmi lesquelles il pouvait choisir autant d'épouses qu'il le désirait. Prudemment. il porta son choix sur deux d'entre-elles seulement, qui étaient les filles du chef.

En 1826, il fut ramené jusqu'à Hawaii par un bateau américain, ou il se maria avec une autre princesse. Puis il rentra en Angleterre un an plus tard jusqu'à ce que l'on perde sa trace en 1830.

Certains pensent qu'il retourna vivre avec sa tribu maorie en Nouvelle-Zelande.