Richesse & diversité

La flore des îles hautes

La flore des îles hautes de polynésieContrastant avec les îles basses, les îles hautes présentent une diversité et une richesse floristiques qui sont le reflet de leur isolement, de leur histoire et de leurs multiples niches écologiques qui, du littoral jusqu'aux hauts sommets, ont permis l'installation et l'évolution des plantes en de nombreuses espèces.

Le peuplement, ensemble des espèces végétales d'une île, est déterminé en premier lieu par les potentialités de transport à longue distance de fruits ou de graines (diaspores) d'espèces venant des masses continentales, puis en second lieu, par la formation d'espèces nouvelles, ou spéciation.

 

Elle présente chez les plantes des traits particuliers. Les populations insulaires évoluent à une vitesse plus grande que les populations-ancêtres continentales, en raison de la rareté des échanges géniques, renforçant ainsi la spéciation endémique.
D'autre part, la radiation adaptative (c'est-à-dire d'une occupation des milieux écologiques différenciée par des espèces différentes par leur habitus ou non) est un puissant facteur de spéciation insulaire. Elle se définit comme une diversification souvent extraordinaire d'un groupe qui évolue en occupant de nombreuses niches écologiques.

 

La flore endémique de Polynésie

Sur les 959 espèces dénombrées en Polynésie, (dont 560 endémiques), l'île de Tahiti compte à elle seule 495 espèces indigènes dont 224 endémiques, soit un taux d'endémisme de 45 %.

C'est toutefois aux îles Marquises que l'on note le taux d'endémisme le plus élevé avec 47 % d'espèces uniques à l'archipel. Avec ses 308 espèces, les Marquises représentent 32 % des 959 espèces indigènes répertoriées en Polynésie.

La flore endémique de PolynésieViennent ensuite les Australes avec 220 espèces (188 pour Rapa), les Gambier avec 136 et enfin les Tuamotu avec 75. Excepté Rapa, qui enregistre un taux d'endémisme voisin de la Société et des Marquises, avec 38 %, l'endémisme pour les autres îles est plutôt faible : 23 % dans les Gambier, 17 % dans les Australes et 3 % dans les Tuamotu. À titre de comparaison, Hawaii enregistre un taux d'endémisme d'environ de 90 %.

Le taux important d'endémisme est directement lié à l'isolement extrême de cet archipel au sein du Pacifique et à une diversité des milieux comparables à celle de la Société, bien que nettement moins élevés (1276 m à Hiva Oa contre 2241 m à Tahiti).
En regard de sa faible superficie de 40 km2, Rapa possède une flore endémique plus riche que les grands archipels. Enfin, les Tuamotu se caractérisent par le taux le plus faible, 3 %, qui s'explique par la pauvreté en niches écologiques et par leur histoire. En effet, ces îles ont subi une réimmersion tardive, pour la plupart d'entre elles, il y a environ 3 000 ans.